© Belus & Hénocq Architectes
production Metropolis – création © Anaïs Pingeot – Hébergement & Maintenance : Limbus WP
16 logements, 1 commerce et 1 local d’activité à Paris 19ème
rue de Thionville (75019)
Maîtrise d’ouvrage RIVP
Maîtrise d’œuvre Belus & Hénocq Architectes co-traîtants
Programme 16 logements sociaux 1 local d’activité 1 local commercial
Surface 1077 m² – Coût 3.5M€ HT – Calendrier livraison deuxième semestre 2025
Performances environnementales Plan Climat de la Ville de Paris, CERQUAL Construction Logements V3.2 NF habitat HQE – Crédits images
Un projet de rénovation urbaine à petite échelle
La parcelle se situe dans le 19e arrondissement dans un quartier résidentiel situé entre l’avenue Jean Jaurès et le canal Saint Martin. En forme de L, elle s’enroule autour d’un bâtiment situé à l’angle de la rue de Thionville et du passage de Verdun. Dans la continuité de ce bâtiment sur les deux voies elle profite donc d’une double desserte.
L’opération de la rue de Thionville et du passage de Verdun n’est pas seulement un projet d’architecture, c’est également un projet de rénovation urbaine à l’échelle de l’ilot.
L’ensoleillement des bâtiments mitoyens, le devenir du passage de Verdun, le fonctionnement des établissements d’enseignement adjacents sont autant de préoccupations qui ont guidées le projet.
Le passage de Verdun traverse l’ilot entre les rues de Thionville et Léon Giraud pour desservir une école conventionnée, des logements et un équipement de la petite enfance.
Au cœur de l’îlot il s’évase pour former une placette jusque-là en souffrance compte-tenu de la présence, dans son angle le mieux exposé :
- Du pignon d’un bâtiment de notre parcelle presque borgne et marqué des vestiges d’anciennes constructions,
- D’un escalier de secours de l’école à la géométrie hasardeuse
Côté rue de Thionville, des locaux commerciaux et d’activités attendent des preneurs qui se font rares.
Même s’il ne peut pas tout résoudre, le projet se devait d’amorcer une phase de reconquête.
Stratégie de reconquête
Pour ce faire notre stratégie s’est concentrée sur les objectifs suivants :
– un projet unitaire pour assurer la couture avec les avoisinants
– un accès logements côté passage de Verdun pour donner un nouveau statut à la placette, aujourd’hui vécue comme un délaissé. Cette décision est également un gage supplémentaire de sécurité dans le quotidien des résidents, compte tenu de l’étroitesse des trottoirs sur la rue de Thionville.
– l’aménagement des locaux d’activités ou commerces dans les situations les plus stratégiques et les linéaires les plus grand pour ne pas nuire à leur commercialité. Dans ce sens la desserte de l’ensemble de l’opération par la placette (dans le passage de Verdun) permet de dédier la totalité du linéaire de façade à RDC sur la rue de Thionville (un peu moins de 9m) au local commercial.
L’ensoleillement
L’étude diagnostic a permis d’inscrire le projet dans une approche fine de conservation/réhabilitation et démolition/reconstruction.
Compte-tenu des imbrications, la recherche du meilleur ensoleillement pour chaque logement a conditionné l’organisation du plan de masse.
Ainsi, lors des visites préalables, il était apparu très clairement que les logements regardant en direction de la placette dans l’immeuble « faubourien » étaient à la fois les mieux exposés et ceux possédant la plus grande longueur de vue. Nous avons donc fait le choix de conserver ce qui pouvait l’être et de reconstruire suivant une base de plan similaire ce qui ne l’était pas.
A contrario, l’ensemble donnant sur la rue de Thionville était composé, sur une largeur de parcelle d’à peine 9m, de 2 bâtiments fondés et construits différemment. La partie en béton n’offrait pas de longueur de vue suffisante sur la cour et sa mono-orientation Nord -Est lui était très défavorable. Le deuxième bâtiment était desservi sur l’arrière par un escalier hélicoïdal hors norme. Pire encore, le corps de bâtiment enfermé dans l’angle sud de la parcelle concentrait trop de problèmes pour pouvoir être conservé : mono-orientation, forts vis-à-vis, marches isolés, niveaux décalé, état du bâti…. Sa réhabilitation en plein cœur du terrain demeurait beaucoup trop compliquée et onéreuse pour un résultat que ne pouvait être que peu satisfaisant.
Le plan de masse et dispositions architecturales
Le dispositif de plan de masse repose donc sur la recherche de la plus grande simplicité possible et se développe à partir du bâtiment conservé côté passage de Verdun suivant une alternance plein/vide.
Pour valoriser le cœur du passage de Verdun, il est apparu opportun de marquer l’angle en gratifiant le bâtiment conservé d’un étage supplémentaire. A belles distances des bâtiments voisins, il constitue un véritable point d’orgue face au bâtiment sinusoïdal qui s’étire entre les rues de Thionville et Léon Giraud (opération réalisée en 1992 par Gilles Bouchez pour la RIVP).
Sur l’arrière, sa cour libérée de toutes ses annexes forme l’entrée de l’opération et distribue l’ensemble des locaux communs. De nouvelles relations se sont développées entre la parcelle et la placette grâce à:
- La démolition partielle dans l’angle, pour aménager l’entrée,
- La transformation du pignon avec l’ouverture des logements sur ma passage et l’arasement des vestiges qui le parasitaient,
- la mise en œuvre de filins inox pour qu’une végétation de pied colonise la paroi.
Côté rue de Thionville, le bâtiment reconstruit à l’alignement privilégie également la continuité avec le bâtiment d’angle. Nous avons retenu un alignement à l’égout (12,40m) entre les 2 bâtiments plutôt que de chercher à exploiter les prescriptions du PLU qui fixe la hauteur de la verticale à 18m.
Dans l’angle sud de la parcelle, le bâtiment démoli est reconstruit à R+5.entre les deux cours pour bénéficier d’une double orientation et déjouer une situation à priori d’enclavement. Cette aile de bâtiment est conçue comme une extension du bâtiment conservé. Pour minimiser l’emprise des circulations verticales la desserte par coursive à été retenue.