© Belus & Hénocq Architectes
production Metropolis – création © Anaïs Pingeot – Hébergement & Maintenance : Limbus WP
66 logements étudiants
Avenue de la porte de Vanves (Paris 14e)
Maîtrise d’ouvrage RIVP
Maîtrise d’œuvre Belus & Hénocq Architectes – Mission de base
Programme 66 logements étudiants
Surface 2 396 m² SHON – Coût 6.07 M€ – Calendrier Concours 2009
Label / Performances Respect du Plan climat parisien, BBC panneaux photovoltaïques, recherche de compacité optimum, optimisation des apports passifs, matériaux durables, isolation extérieure, toiture jardin – Crédits images © studiosezz
Une coulée verte accompagne les voies ferrées depuis la place de Catalogne et se prolonge vers Malakoff. Elle borde la rue Vercingétorix sur tout son parcours jusqu’au point singulier où la rue rejoint le terrain naturel après avoir franchi le boulevard Brune.
Dans le triangle ainsi défini, subsiste un îlot, construit du seul bâtiment existant entre le boulevard des Maréchaux et la couverture du Périphérique.
Les voies ferrées marquent durablement la limite entre le 14ème et le 15ème arrondissement. Ce faisceau en surplomb du terrain naturel préserve au sein du tissu parisien un vaste glacis libre de constructions où la vue porte au loin.
Depuis le bâtiment existant sur le terrain, la vue est imprenable : on voit la tour Montparnasse au Nord (qui annonce l’arrivée à la gare) et les horizons boisés du bois de Meudon et du plateau de Saclay au Sud.
Cette vue déjà fantastique depuis le toit du bâtiment existant se révélera encore plus saisissante à mesure que l’on s’élève…
A terme l’îlot doit être occupé par trois corps de bâtiments différents : l’hôtel 3 étoiles prévu à l’angle du boulevard Brune, le bâtiment réhabilité et surélevé et la résidence étudiante objet du présent concours. Il sera perçu sur toutes ses faces de loin comme de proche, il deviendra un véritable point de repère dans la ville et le quartier : depuis le train, il marquera l’entrée dans Paris Intra-muros, depuis le tram il indiquera le passage du XIV au XVème arrondissement et à pied, il donnera vie à la place de la porte de Vanves aujourd’hui sans grande existence.
Une vue en mouvement
A la croisée de plusieurs moyens de transport, la place de la porte de Vanves est essentiellement un lieu traversé où l’on ne séjourne pas. La vue en mouvement depuis le tram, la voiture, le bus ou bien encore à bicyclettes à une incidence forte sur la conception du bâtiment. Nos premières recherches ont donc portées sur le passage progressif d’une lecture globale du bâtiment à l’échelle du grand paysage à une lecture plus domestique à l’échelle du quartier. Le train quant à lui offre l’occasion d’un travelling privilégié où le bâtiment se révèle à mesure que l’on s’approche pour redevenir monolithique lorsque l’on s’en éloigne.
Une coupe asymétrique
Pour souligner la transition de l’étendue des voies ferrées à la place de la porte de Vanves bordée par les HBM, nous avons développé une coupe asymétrique. A l’aplomb de la limite séparative, le long de la rue Vercingétorix, la façade est constituée d’une seule épaisseur et d’un seul plan. Libérant un sol plan à RDC côté rue Julia Bartet, elle tient le talus et s’élève jusqu’au garde corps de la toiture terrasse. Extrapolation de ce que peut être une façade technique, elle gère dans son épaisseur l’ensoleillement, l’isolation thermo-acoustique et les apports passifs. Frontalement, sa transparence devant les circulations donne à lire en second plan, la façade intérieure des chambres.
A l’inverse, sur le quartier de la porte de Vanves, la domesticité des façades et la préservation de l’intimité sont obtenues par la réalisation d’une façade épaisse en saillie sur l’espace public. La présence des lits en alcôve dessinent les pleins et compose la façade offrant du même coup des prolongements extérieurs aux chambres.
Une figure de proue
La compacité de l’îlot et son isolement par rapport au tiers impose de réfléchir à l’image globale de ce qui constitue un bâtiment « territoire ». De loin l’ensemble est perçu comme un prisme blanc. Il reprend l’ampleur du RDC surélevé des bâtiments de la mairie de Paris auquel il s’adosse et s’inspire de l’immeuble de bureaux situé de l’autre côté du Boulevard Brune. Les étages sont regroupés par 2 créant des impressions de double hauteur. A première vue opaque, on découvre toute la porosité du bâtiment à mesure que l’on s’approche. Depuis l’intérieur, c’est la situation dans le paysage qui oriente le plan de manière à capter les horizons.
Organisation du plan
Le plan s’organise suivant un système de distribution qui cherche à démocratiser les vues sur l’environnement. Dans ce sens, les circulations horizontales débouchent à chaque extrémité sur de larges baies en belvédère sur le paysage. Ce dispositif garantit à chacun la jouissance de ces points de vues si particuliers. Dès lors, les chambres se développent majoritairement plus au calme vers le Sud Est et la lumière du matin. Dans un espace public aussi distendu et malgré l’importance des trottoirs, le piéton n’a pas vraiment sa place, il nous a semblé important de libérer le RDC en l’ouvrant sur la cour située à l’arrière du bâtiment voisin. De cette manière, le hall créé offre la possibilité d’une liaison avec le reste des aménagements prévus (réhabilitation du bâtiment en brique, construction de l’hôtel,…). Les éléments « durs » du programme sont disposés de part et d’autre d’un passage à couvert qui devient le hall. En évitant de créer des chambres à R+1 le long de la rue Vercingétorix, nous avons disposé une double hauteur qui permet l’accès aux étages. Celle-ci, baignée de lumière d’Ouest renforce la transparence du RDC.
De belles chambres avant tout
De proportion carrée, elles s’étirent en façade de sorte que le lit puisse occuper la partie en saillie. Le jeu des quinconces permet la création de balcons extérieurs. Ceux-ci permettent l’ouverture de baies vitrées coulissantes jusqu’en pied de façade en assurant la règle du C+D. Contre la circulation, les pièces d’eau isolent la chambre des espaces communs. Il en résulte un espace de 11m2 libre de tout ameublement. Plus qu’un bureau, un grand plan est disposé perpendiculairement à la façade, il offre un lieu pour travailler, pour manger, pour disposer un poste de musique ou de télévision, … Chaque chambre est occultable totalement par des panneaux coulissants extérieurs, le long de la rue Julia Bartet et par des stores extérieurs à lamelles de manière à se protéger efficacement du soleil.
Bien qu’aucune chambre double ne soit demandée, nous avons imaginé la possibilité de transformer les deux chambres les plus au Sud en une chambre double. Conçue comme un véritable 3 pièces de 45m2, cet appartement distribue 2 chambres à l’entrée de manière à libérer un espace commun ouvert sur 3 côtés là où la vue est la plus spectaculaire.
Les espaces communs
Au sous-sol, se trouvent les locaux techniques, la chaufferie et la machinerie d’ascenseur.
A RDC, on trouve l’ensemble des éléments du programme à l’exception de la salle commune et de la chaufferie, qui profite d’une terrasse et d’une hauteur sous plafond plus favorable au 9ème et dernier étage.