© Belus & Hénocq Architectes
production Metropolis – création © Anaïs Pingeot – Hébergement & Maintenance : Limbus WP
Trente-quatre logements en accession
îlot des Mariniers, ancien hôpital Broussais (Paris 14e)
Maîtrise d’œuvre Bureau des Paysages, Alexandre Chemetoff avec Belus & Hénocq Architectes , Christian Dupraz et Forma 6
Programme 34 logements en accession et locaux professionnels
Surface 1 800 m² SHON – Coût 6.1 M€ – Calendrier Concours 2011
Label / Performances Respect du Plan climat parisien, BBC Effinergie conception bioclimatique, recherche de compacité optimum, optimisation des apports passifs, matériaux durables, isolation extérieure, réseau de chaleur urbain – Crédits images © Ida+
La construction d’un programme équivalent à trois cent cinquante logements, incluant deux équipements, s’inscrit dans un vaste projet de remise en valeur de l’environnement urbain et plus largement du quartier. Le terrain est marqué par les constructions existantes qui doivent être démolies. Ceux-ci sont disposés selon deux géométries principales : d’une part celle de la rue des Mariniers qui reprend l’orientation du tissu domestique des villas et des passages ; d’autre part, celle du boulevard des maréchaux et de la petite ceinture qui ouvrent le site jusqu’à l’hôpital de la cité universitaire dont la silhouette se découpe au loin. Tout se passe comme si nous étions invités à poursuivre un projet déjà engagé.
Le nombre d’étages des bâtiments à l’alignement de la rue des Mariniers a été limité à sept niveaux alors que celui des bâtiments le long de la promenade est porté à dix niveaux. Deux traversées de l’îlot sont fixées entre la rue des Mariniers et la promenade plantée. D’une manière générale une relative autonomie de chaque programme est recherchée. Le bâtiment de la chaufferie est transformé en équipement culturel le long du parvis de la rue Didot. Un étage inférieur en intérieur d’îlot ouvre sur une cour en contrebas et conduit à un travail de nivellement fin en suture avec la future promenade plantée sur la petite ceinture recouverte.
Nous avons imaginé notre collaboration comme une conversation autour du site et du programme. L’identité de chaque immeuble a été pensée en relation avec ceux qui existaient alentour mais aussi en rapport avec les mitoyennetés et les vis-à-vis intérieurs, tirant avantage de la procédure choisie qui ouvre la possibilité d’une composition libre et partagée.
Nous avons tout d’abord cherché à créer un cœur d’îlot agréable en liant bâtiments existants et nouveaux par autant de jardins, de cours, d’allées, de traverses, de passages et de petites places pour ne dresser qu’un seul tableau. Dès lors, nous avons élaborés une collection de constructions complices et différentes unies par l’usage de la brique porteuses pour donner naissance à une nouvelle villa, ouverte et vivante, dans le 14ème arrondissement : la villa des mariniers.
Le plan de masse
L’immeuble d’habitations destiné à la vente AP1 se situe au début de la rue des Mariniers. Il constitue une des entrées principales sur la villa des Mariniers depuis la rue Didot et le Boulevard Brune. L’épaisseur moyenne du bâti est de 13.50m ce qui permet la réalisation de logements traversants et de logements adossés intégrant des épaisseurs de loggias.
La parcelle est déterminée par l’emprise minimale permettant d’ouvrir des vues principales et secondaires sur chacune de ses faces. Elle est mitoyenne avec le bâtiment existant à l’angle des rues Mariniers et Didot.
Pour respecter les qualités de l’immeuble existant, ses vues et son ensoleillement, nous avons choisi de maintenir un passage planté d’environ 4m par rapport aux héberges. Ce recul permet d’offrir une respiration, à l’articulation des différents programmes : on y découvre la façade sud du bâtiment de la résidence étudiante appartenant au paysage du cœur d’îlot. Par ailleurs, ce dégagement visuel est profitable aux logements en briques situés de l’autre côté de la rue.
Pour magnifier la perception du cœur d’îlot jardiné, le RDC laisse une large part à la transparence. Son niveau de sol accompagne le niveau de la rue pour rejoindre plus naturellement le chemin piéton et la place des équipements situés au cœur de la villa.
Chacun des porches d’accès à l’immeuble est généreusement dimensionné et pavé de la même brique que les cheminements piétons qui sillonnent le plan de masse, on peut y déposer son vélo prendre son courrier, gagner le parking et les logements, préparer les enfants à couverts pour rejoindre la crèche sans avoir à passer par la rue, …
Pour augmenter cette impression de transparence, nous avons prévus des locaux dédiées aux professions libérales traversants entre rue et villa.
L’intégration du parking et de ses accès
Pour intégrer au mieux la rampe de parking, nous avons veillé à en minimiser l’impact en n’en gardant que l’épure. Elle fait corps avec la voie privée et les cheminements qui la longent. Elle est partie intégrante des aménagements paysagers. En se prolongeant par un muret de briques, elle dessine tout naturellement la clôture à la limite du terrain L’ensemble du parc de stationnement est conçu comme un lieu agréable à parcourir où les contraintes techniques sont traduites en éléments de confort la rampe et l’escalier d’accès conduisent la lumière naturelle jusque dans les profondeurs du parking (grilles au droit du bâtiment et claustras de briques).
Contraintes réglementaires
Le lot AP1 est situé sur 2 plateaux de nivellement (64 et 65) et répond à 2 gabarits distincts. Le premier autorise la construction d’un R+5 tandis que le second permet de gagner un niveau supplémentaire en limitant les retraits. Inscrit dans la bande des 20m (tout comme les lots RE et LS côté rue des Mariniers, le bâtiment offre 2 façades principales. Les débords de la façade sud par rapport à l’alignement ne sont dus qu’à des éléments de modénature tandis qu’au nord, des jardins d’hiver permettent à chaque logement de profiter de prolongements extérieurs en belvédère sur le cœur d’îlot. La position de la limite parcellaire permet aux appartements d’angles de gagner une troisième orientation en offrant des vues secondaires. Le recul observé par rapport au bâtiment existant préserve l’habitabilité des logements existants.
Système distributif
L’immeuble est composé de 2 cages d’escaliers indépendantes desservies directement depuis la rue par des porches d’entrée. La sous-station et les locaux réservés aux professions libérales sont directement accessibles depuis la rue.
Les ascenseurs descendent directement jusqu’au parking qui est également accessible par deux escaliers dont un à l’extérieur. Les dimensions des paliers sont optimisées pour permettre l’accessibilité à 3 ou 4 logements par niveau. Chacun de ces paliers est éclairé naturellement : les portes palières de la cage d’ascenseurs sont vitrées tandis qu’une insertion de briques de verre permet de récupérer de la lumière en façade.
Typologies des logements
Une trame unique permet de réaliser des logements « traversants » ou adossés, petits ou grands. Elle permet tour à tour de réaliser 2 chambres côte à côte et salon/cuisine.
Cette variation typologique permet de nombreuses autres combinaisons et adaptations programmatiques qui seront le cas échéant étudiées avec le futur acquéreur du lot. Ainsi, la répartition proposée n’est qu’une image de ce que l’on peut proposer. A titre d’exemple, les trois pièces peuvent être traversants et contenus dans la trame , en angle ou articulés autour de la loggia sud.
De confortables prolongements extérieurs
À l’exception des studios, tous les logements sont dotés de prolongements extérieurs de bonnes dimensions.
Dans les étages courants, la façade Sud est rythmée par les loggias qui protègent des façades largement vitrées. Les logements mono-orientés (jusqu’au T3) s’articulent autour des loggias pour garder une orientation supplémentaire vers l’Ouest et l’Est.
Au nord, les jardins d’hiver permettent de profiter du paysage du cœur d’îlot tout au long de l’année. Ceux-ci préservent l’intimité des logements et améliore sensiblement le confort thermique. En plus des 25 caves disposées en sous-sol, des rangements de 2m² sont prévus dans les loggias. Fermés, ils ne sont pas visibles depuis la rue. Ceux-ci peuvent avoir de multiples usages : remise pour les chaises longues, lieu pour bricoler ou travailler dehors.
Rationalité du plan et économie de façade.
Les coûts de construction à atteindre impliquent la création d’une architecture simple limitant le développé de façade, les surfaces dédiées aux circulations tout en privilégiant la qualité des logements. Ainsi pièces d’eau, jardins d’hiver et loggias sont systématiquement superposés pour rationaliser la mise en œuvre et éviter les sujétions délicates.
Particularité constructive et matérialité
Le parti pris constructif général reprend celui commun à tous les immeubles de la villa. Les portées sont réduites de manière à éviter les surcoûts. Toutes les parties de façades protégées par une avancée de toiture sont réalisés en bois (panneaux 3 plis). Un renfoncement dans la brique de parement permet l’intégration des volets coulissants bois et leur protection.
A RDC la brique en façade garantit la pérennité des passages sous porches. De plus l’utilisation de celle-ci offre la possibilité de végétaliser les pieds de façade.
Ce bâtiment se distingue par la toiture zinc détramée qui permet l’intégration de capteurs solaires orientés au Sud et par la réalisation de jardin d’hiver conçus comme une structure rapportée en acier galvanisé. Ceux-ci sont conçus comme des balcons fermés de panneaux en feuilles pleines de polycarbonate sur rail coulissant.