Maison des étudiants de Marne-la-Vallée

à Champs-sur-Marne (77)

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Maîtrise d’ouvrage Région Ile de France – Icade promotion Mandataire
Maîtrise d’œuvre Belus & Hénocq Architectes – Mission de base
Coût 4,2 M€ HT – Surface 1 977 m² SHON – Calendrier Livré en 2014
Performances environnementales Réhabilitation Label HQE bâtiment tertiaire
Crédits © Raphaël Chipault

La ferme de la Haute Maison qui donne son nom à ce quartier de la cité Descartes est un exemple archétypique des fermes fortifiées briardes qui jalonnent la région. Le paysage alentour témoigne encore de sa grandeur passée : biefs, fossés, douves, étangs,tracé du boulevard Descartes et allée du bois de Grâce constituent le fondement de l’urbanisation du campus universitaire de Paris-Est Marne-La-Vallée.

Réhabiliter ces corps de bâtiments pour y installer la Maison des étudiants permet de redonner toute son aura et toute sa force à ce lieu au cœur de la cité Descartes.

La tâche était difficile, le sol effroyablement mauvais, et le bâtiment meurtri par des décennies d’inoccupation. Réhabiliter ce genre de bâtiments, c’est avant tout s’offrir le luxe de volumes hors norme, d’espaces atypiques que le « neuf » ne permet pas d’obtenir. Cette « âme » de l’existant justifie à lui seul, les reprises en sous-œuvre et les fondations profondes nécessaires à leur conservation. Pour mettre en valeur la massivité des murs et les belles charpentes, l’agence a recouvert l’ensemble d’une toiture unique qui s’étire d’un seul trait sur plus de 150m de long. Celle-ci redescend en façade par endroit pour retrouver la composition originelle tripartie de l’ancienne ferme. A la fois, protectrice, légère et technique, la toiture apporte toutes les conditions du confort moderne : une forte isolation thermique et acoustique, une lumière naturelle abondante et une protection solaire efficace. Les châssis fixes et toutes les émergences sont dissimulés derrière une résille d’aluminium à large maille qui unifie l’ensemble. L’orientation et l’écartement de cette maille assurent la fonction de brise-soleil tandis que des ouvrants motorisés au nord complètent ce dispositif pour améliorer encore le rafraîchissement naturel en été. De jour, le jeu aléatoire des verrières et des ouvertures est ainsi camouflé tandis que le soir, il prend toute sa saveur agissant comme une lanterne magique.

Par opposition à cette modularité et cette rigueur exacerbée de la toiture, le doublage intérieur est plus souple. Réalisé par une projection de béton et d’enduit chaux-chanvre, il accompagne les faux aplombs des murs. Ce matériau permet des échanges hygriques permanents entre l’intérieur et l’extérieur indispensables à la préservation des murs anciens. Il joue le rôle de régulateur hygrothermique. Sa finition intérieure presque stuquée à l’aide d’une lisseuse manuelle japonaise à peine plus grande que la main constitue la preuve que l’on peut allier recherche, développement et geste artisanal. Pour poursuivre le recours à des matériaux biosourcés, les parties neuves ont été construites en monomur de pierre ponce : un isolant naturel. Ici tout est laissé apparent, brut, visible, pour ne pas oublier la simplicité des hangars agricoles : la technique est montrée. Il s’agit avant tout de mettre à la disposition de l’université un véritable outil pour que s’y développe toutes les activités.

A l’heure où tout est jetable, il nous paraissait important de livrer un bâtiment capable d’évoluer : un bâtiment encore là pour longtemps.