Aménagement de la place du Mail

à Allonnes (72)

Le plan de masse s’étire du sud au nord en cœur d’ilot.

Le plan de masse s’étire du sud au nord en cœur d’ilot.

 Maîtrise d’ouvrage Le Mans-Métropole 72
Maîtrise d’œuvre Mission de base + études préliminaires
+ mission complète de maîtrise d’oeuvre infra + mission concertation + mission OPC
équipe C. Dard, paysagiste, mandataire – Belus & Hénocq Architectes, co-traitants
Programme Aménagement d’une place
Coût 1,8 M€ HT – Surface 2 ha – Calendrier Livré en 2010
1er Prix départemental de l’Architecture, de l’Aménagement et du Patrimoine de la Sarthe
Victoire d’Or des Victoires du Paysage 2012
Lauréat «Territoires Urbains» du Prix de l’Aménagement Urbain 2013 
Crédits © Vincent Rieusset

A mi-chemin entre le village et le grand ensemble, entre la forêt et la plaine alluviale, l’immense place du mail présentait un dévers dissimulé par de nombreux artifices : le socle de la mairie, le terrassement des bâtiments et celui du mail gommaient toute aspérité topographique, si bien que tout sur la place semblait plat, stérile et distendu.

L’acte fondateur consista à organiser l’espace autour d’une promenade bois tirée d’un seul trait dans la pente pour projeter le centre d’Allonnes dans le grand paysage des bords de Sarthe.

La période de la reconstruction, avec la création du grand ensemble de Chaoué, avait bouleversé le paysage de ce coteau de la Sarthe, le rendant quasiment illisible depuis le cœur de la cité. L’opération « Romarins Gounod » menée par Alexandre Chemetoff et Jean-Louis Berthomieu avait permis de retrouver une relation avec la forêt toute proche en révélant la topographie de ce lieu. Le projet s’inscrit dans la continuité de ce travail pour reconquérir les horizons et participer à un nouvel ancrage de la ville sur son territoire.
Bordée par un mur de soutènement qui révèle la topographie, la promenade créée est un fil conducteur, un geste fort qui met en relation la plaine des sports avec le belvédère de la mairie.
Il scinde la place du mail en deux parties :
– les usages les plus urbains sont contenus le long d’un mail planté de noisetiers de Byzance qui se développe le long de l’avenue. Marché de plein vent et stationnement sont organisés sous les arbres.
– l’espace ainsi récupéré est transformé en jardin en creux, réceptacle des eaux de ruissellement pour que le sol redevienne à nouveau fertile au cœur de la cité. Organisé en lignes comme une culture maraichère, le jardin rythme les saisons.
Le mur de soutènement se décline comme un filtre traversé de digues piétonnes. C’est un mur gabion bois parfaitement horizontal, réalisé en chêne massif frais de sciage, et remplis de schiste noir. Ouvrage technique initialement destiné à la correction torrentielle en montagne, le mur est ici décliné dans une version plus urbaine inédite en France dans un contexte de centre-ville.
Sur l’autre rive du jardin linéaire, une terrasse en bois invite au retournement du centre commercial vers la nouvelle place pour lui impulser une nouvelle dynamique.
Dans cet aménagement, la mairie et son nouveau parvis tapis de briques retrouvent toute leur prestance. Situés au point le plus haut de la place, on peut y contempler les coteaux de la Sarthe qui semblent dès lors à portée de main.
L’aménagement des rues Gounod- Bizet complète cette opération de renouvellement urbain pour dessiner les Cardo Decumanus modernes du grand ensemble et du village réunifiés.
A la croisée des chemins, la place est redevenue le lieu de toutes les rencontres, de toutes les manifestations, symbole du renouveau d’Allonnes.