© Belus & Hénocq Architectes
production Metropolis – création © Anaïs Pingeot – Hébergement & Maintenance : Limbus WP
Crèche « au bord de l’eau »
Transformation d’une école en crèche
Amiens
Maîtrise d’ouvrage Ville d’Amiens
Maîtrise d’œuvre Belus & Hénocq Architectes
Programme Transformation d’une école en crèche 65 berceaux
Surface 1013 m² S.P. – Coût 2.4 M HT€ – Calendrier livraison fin 2026
Label / Performances conception bioclimatique,
optimisation des apports passifs, matériaux durables
Contexte et Orientations de Projet
Le site de la future crèche « au bord de l’eau » se situe au cœur du parc de Beauvillé. Au Nord de la Somme, la parcelle surplombe l’étang de Rivery. Dans la continuité des hortillonnages, le parc bénéficie d’un cadre naturel exceptionnel.
L’organisation spatiale de cet établissement désaffecté en 2015 étant proche de celle d’une crèche, la ville y a vu l’opportunité d’une opération de regroupement de deux structures situées en centre-ville.
Au-delà de cet enjeu programmatique, il s’agit d’impulser une nouvelle vitalité pour le quartier en profitant de la richesse paysagère de ce site qui fait face aux hortillonnages.
A sa construction, au début des années 70, l’école maternelle faisait partie d’un tout cohérent constituant la résidence Beauvillé. Les espaces extérieurs sont généreux et la composition architecturale se distingue par la qualité des relations intérieures/extérieures.
Ainsi, de nombreux arguments plaident en faveur d’une valorisation de ce patrimoine architectural et paysagé remarquable.
Mais l’évidence se heurte à un héritage issu d’une époque où la consommation énergétique et l’accessibilité n’étaient pas des préoccupations.
Dans sa conception, le bâtiment démultiplie les ponts thermiques et l’adaptation à la topographie du site se traduit par une organisation spatiale intérieure en paliers successifs de 60cm, desservis par une rampe supérieure à 6%.
Si l’établissement se compose de trois niveaux, logement de fonction, école et sous-sol, ceux -ci communiquent peu.
Pour finir, le fonctionnement d’origine trop exclusive dans son rapport avec la résidence, s’avère aujourd’hui trop confidentiel depuis l’espace public.
A partir de ces constats nous avons défini les points suivants comme enjeux du projet :
- Retrouver les conditions d’une intégration harmonieuse de la future crèche pour ré-enchanter le site et la résidence,
- Redéfinir une entrée claire pour le futur établissement,
- Réfléchir à la meilleure articulation entre les trois niveaux pour exploiter au mieux les existants,
- S’appuyer sur les caractéristiques du bâtiment pour améliorer les performances de l’enveloppe et la qualité des ambiances intérieurs sans dénaturer le bâtiment d’origine,
- Élaborer une ou des stratégies de réhabilitation pour limiter l’impact environnemental de l’opération (recyclage et réemploi, choix des matériaux, exploitation, entretien et maintenance).
De l’école à la crèche bord de l’eau
Pour atteindre ces objectifs nous nous sommes systématiquement appuyé sur les caractéristique du bâtiment.
Pour la mise au norme PMR nous avons réduit les amplitudes altimétriques en isolant par le dessus les planchers réalisés sur terre-plein (les plus bas) et par le dessous ceux sur vide sanitaires. En profitant des tolérances de la réglementation PMR (6% de pente maximum en réhabilitation), cette association de solutions nous a permis de réduire les interventions de reprise sur les rampes existantes.
Nous avons ensuite relocalisé les locaux techniques du R-1 dans un vide sanitaire jusque là inexploité pour aménager le hall de la future crèche dans la continuité de la voie de desserte.L’articulation avec le niveau principal de la crèche est assuré par la création d’une double hauteur et d’un escalier. La création d’un ascenseur accessible depuis le nouveau hall parachève se travail de reconnexion en assurant la desserte et l’accessibilité des trois niveaux.
Dès lors le fonctionnement de l’établissement est le suivant :
- Le R-1 en relation avec l’espace public est occupé dans les partie borgnes par les locaux technique et par le nouvel accès de la crèche,
- Le RDC, de plain-pied avec le jardin est occupé par les espaces d’accueil de la crèche et la cuisine,
- L’ancien logement de fonction au R+1 est réservé à l’usage exclusif du personnel pour échapper au classement ERP et imposer des aménagement trop lourd. On y trouve la buanderie et tous les locaux du personnel qui profitent d’une large terrasse aménagée sur le toit.
Rénovation énergétique et valeur patrimoniale
Si les enjeux environnementaux se concentrent en priorité sur le bilan carbone dans la construction neuve, ils concernent avant tout la maîtrise des consommations dans la réhabilitation.
A Beauvillé cette question se heurte à la valeur patrimoniale de la résidence qui forme un ensemble remarquable.
La préservation de l’identité architecturale est un enjeu au même titre que le confort thermique et l’optimisation des consommations. Les solutions techniques d’isolation par l’extérieur étant inadaptées, notre stratégie s’est appuyée sur des concepts bioclimatiques pour tirer parti des conditions du site et de son environnement pour profiter au mieux des apports passifs. Les larges façades vitrée plein Sud seront retravaillées pour profiter des apports passif l’hiver et protéger du rayonnement solaire l’été.
Toiture jardinée et inertie
Le travail sur l’inertie et le déphasage est presque plus important que de vouloir se lancer dans une chasse hasardeuse aux innombrables ponts thermiques inhérents à la conception.
La végétalisation de la toiture en est une composante essentielle et puisqu’il faut refaire l’étanchéité des toitures, c’est l’occasion d’amender les performances du bâtiment et de parfaire son intégration dans le paysage. Elles seront végétalisées pour que depuis les logements elles n’apparaissent plus comme un ouvrage technique mais comme un jardin suspendu dans la pente vers l’étang de Rivery.
Cette transformation sera rendu possible par la mise en œuvre de renforts de structure, poutrelles métalliques transversales, en sous face des dalles qui permettront dans le même temps, de déployer à l’intérieur les réseaux de ventilation, les panneaux rayonnants, les luminaires et la suspente des faux plafonds.